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Le guide santé des voyageurs

Myases

Appelé aussi ver macaque ou ver de Cayor

Mis à jour le 27-05-2020  |  Publié le 01-06-2006 - Lu 88 897 fois
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Ce sont des affections dermatologiques dues à la pénétration dans la peau de larves de mouches (asticots). Ce parasitage s'effectue en quelques sortes par erreur : les mouches pondent en général sur les grands herbivores et occasionnellement sur l'homme.

Il existe plusieurs variétés de myases suivant l'espèce de mouche pondeuse. Elles ont en commun un aspect allongé, conique et blanchâtre les faisant ressembler à des vers, d'où la dénomination courante. Mais se sont ni des vers ni des filaires. Il existe des myases des plaies : elles sont provoquées par la ponte de mouches sur une plaie préexistante. Les mouches viennent se nourrir des matières organiques en décomposition sur la plaie et pondent ensuite leur oeufs. Il existe également des myases sous-cutanées, divisées elles-mêmes en myases rampantes et en myases furonculoïdes. C'est cette dernière qui est appelée sur le continent américain "ver macaque". La variante africaine est connue sous le nom de "ver de Cayor". 

Le ver macaque

Il est dû à la mouche Dermatobia hominis. Celle-ci dépose ses oeufs sur l'abdomen de moustiques, qui eux-mêmes les déposent sur la peau humaine. La contamination a lieu en zone forestière ou marécageuse, très rarement en zone urbaine. Ce cycle est une impasse parasitaire car la plupart du temps, l'asticot ne parvient pas à maturité dans la peau humaine. La durée d'évolution est de 3 à 6 semaines. Cliniquement, la lésion ressemble à un furoncle centré par un petit orifice, au fond duquel on peut observer les mouvements de l'asticot. Il n'y a qu'un seul parasite par lésion. Les symptômes sont assez réduits : prurit, avec sensation de mouvements intermittents : le patient peut avoir l'impression que quelque chose bouge sous sa peau. Une adénopathie peut être présente.

Le traitement consiste en l'extraction de la larve : pour cela, il faut agrandir l'orifice d'entrée pour extraire une larve en forme de bouteille de Perrier et munie de crochets. Pour les lésions récentes, une méthode douce consiste à appliquer une couche épaisse de gras de porc frais, maintenu par un pansement, sur l'orifice d'entrée et ceci durant 24 heures. La larve est asphyxiée et alors remonte à la surface, et il suffit de retirer le pansement avec la larve. Un variante moins exotique utilise de la vaseline en application, dans les même conditions que précédemment. Une désinfection soigneuse de la plaie sera ensuite nécessaire jusqu'à cicatrisation totale.

Vidéo d'extraction d'un « ver macaque »

Le ver de Cayor

Il est dû à la mouche Condylobia anthropophaga qui pond ses œufs à l’aube et au crépuscule sur le sol, mais aussi sur le linge. Lors d’un contact cutané, soit avec le sol, soit avec le linge (vêtements, draps,…) la larve pénètre dans la peau en une minute environ sans entraîner de douleur. Il apparaît au point de pénétration une papule prurigineuse, parfois douloureuse. Une sérosité peut sourdre du centre de la lésion. La croissance de la lésion se poursuit pendant 3 à 6 jours. Elle ressemble à un furoncle d’où son nom de myiase furonculo¨de. Puis, un orifice central apparaît nettement par lequel on va voir apparaître l’asticot. Son apparition peut être provoquée par sa mise en asphyxie  (application de vaseline sur l’orifice qui empêche l’arrivée d’oxygène). La lésion demeure bactériologiquement stérile, sauf si manipulations intempestives. Le diagnostic est purement clinique.

Le traitement est le même que pour la variante américaine, le ver macaque (voir ci-dessus)

Prophylaxie

Comme d'habitude en zone endémique, il ne faut pas s’étendre à même le sol. Les vêtements textiles ne doivent pas être mis à sécher sur le sol ou être étendus à l’extérieur. Ils doivent être systématiquement repassés au fer très chaud et des deux côtés. Il faut se rappeler que les mouches sont attirées par les déjections naturelles et donc éviter les villages sans latrines où les mouches prolifèrent.

Toujours vérifier la vaccination antitétanique.

D'après un article Dr R.PRADINAUD - Ancien chef du Service de Dermatologie du Centre Hospitalier de Cayenne. Med. Trop., 2008, 68, 7-10.

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